Je vais vous conter, comme on le fait sous un palabre. Il vous faudra peut-être y démêler le vraisemblable du loufoque et du démesuré. Vos oreilles écouteront distraitement puis passionément. Elles déformeront et réecriront l’écho de ce qui s’en vient.
De mes lèvres à vos mémoires vacillantes.
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Bien qu’il n’y neige que rarement, une fois l’an on peut voir un duvet jaune à la senteur du soleil recouvrir la contrée qui l’héberge. Alors les cheveux des enfants deviennent branches et troncs. Ces boules duveuteuses reforment les arbres qu’ils viennent tout juste de quitter. Le mimosa dans sa superbe, nous recouvre et nous enlace. Il court ainsi d’albenassien en albenasienne pour illuminer et réconforter les coeurs en neige.
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Et si le vent et le temps tournent les pages des saisons c’est pour que les bogues s’ouvrent et dévoilent leurs châtaignes, que chacun et chacune sorte de son terrier et découvre cette terre et son histoire. 36 mille ans avant nous, déja, de jeunes artistes investissaient ce territoire. Aujourd’hui nos pas dans leurs fossiles nous répendons le drôle et le loufoque, le sincère et le touchant.
Vallée à l’ancien parlé,
Ruelles, vous qui nous appelez!
Nous voilà!
Nous, gargouilles aux étranges bouilles.
*Refrain:
C’est dans un pays lointain que murmurent arbres et humains.
C’est d’là-bas que je vous écris, vous décris
Dans cette contrée sans train, sans avion, ne restent que nos esprits pour voguer vers l’horizon.
Pas d’autoroute chez nous, tout juste internet dans les chaumières.
Plus de 12 mille habitants à la porter dans leurs coeurs et des millions de visiteurs.